Drapeau palestinien et légalité
Dimanche 10 juin se tenait au domaine de Grammont la 35ème édition de la célébration de l’annexion de Jérusalem-Est condamnée unanimement par la communauté internationale y compris par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
M. Max Lévita, président du groupe socialiste au conseil municipal de Montpellier, y est intervenu au nom du Maire, Madame Mandroux, sur deux questions :
• Pas de drapeau palestinien pour Bethléem, ville jumelée avec Montpellier, ce ne serait pas « légal », l’Etat de Palestine n’étant pas reconnu à l’ONU. M. Richard Prasquier, président du CRIF, venu à Montpellier le 5 juin, a tenu le même discours. Mais est-il légal que les autres drapeaux de villes jumelées soient à demeure sur des édifices publics ?
• La « Journée de Jérusalem » existe depuis 35 ans et continuera d’exister selon M. Lévita. Si soucieux de la « légalité » du drapeau il oublie, fort opportunément, que la France condamne l’annexion de Jérusalem-Est, n’a jamais reconnu « l’unification de Jérusalem » ni Jérusalem comme capitale d’Israël, la capitale étant Tel-Aviv. Mais l’éditorial du livret sur cette « fête » indique : « Nous fêtons ensemble aujourd’hui Jérusalem capitale d’Israël ». Est-il légal que la mairie de Montpellier subventionne et soutienne un événement qui s’oppose aux positions internationales définies par l’Etat français ?
Pour nous la levée du drapeau du peuple palestinien est un geste d’amitié qui va dans le sens de la paix. De même nature que l’acte courageux du jeune israélien Yaniv Mazor, condamné le 11 juin pour refus d’accomplir sa période de réserve dans « une armée dont l’objectif principal est le maintien du régime d’occupation sur des millions de personnes ».
Les inconditionnels de la politique israélienne sont autistes, incapables de voir l’évolution de l’opinion publique dont un dernier exemple arrive de la FIFA. Le 12 juin son président Joseph Blatter demande à la fédération israélienne d’intervenir en faveur de joueurs palestiniens "détenus en violation apparente des droits de l’homme et de leur intégrité et apparemment sans droit à un procès". M. Blatter fait principalement référence à Mahmoud Sarsak, un joueur de 25 ans, emprisonné depuis trois ans sans motif ni jugement, en grève de la faim depuis 90 jours. Eric Cantona dans une lettre ouverte à Michel Platini, président de l’UEFA, déclare : "Il est temps de mettre fin à l’impunité d’Israël et d’insister sur les mêmes critères d’égalité, de justice et de respect de la législation internationale que nous exigeons des autres Etats".
Il n’y a rien à ajouter, tout est dit.
Robert Kissous, président de l’AFPS34